Oui, je l’admets, le titre fut en partie gracieusement prêté par Michel (NDLR:Houellebecq), homme généreux.
Mais trêve de Houellebecq. Aujourd’hui, parlons réjouissances : Japon et maladie.
Le sujet peut sembler pour le moins incongru mais il coule de source.
Tout commence aux îles Chausey…
Hier, je rentrais le coeur à droite et l’estomac à l’envers d’un bref séjour sur les îles Chausey. Pour les ignares, ce petit archipel peuplé de grossiers personnages qui vous nourrissent mal et vous traitent de même, se situe à 17 km au large de Granville, charmante bourgade de la Manche qu’un publicitaire des années 30′ un peu pushy n’a pas hésité à surnommer « La Monaco du Nord ». La grande île de l’archipel (celle dépassant le stade ‘rocher immergé à marée haute’) est tout à fait charmante, toute mignonette avec SON chemin creux, SA plage, SON hôtel et SA ferme.
Vous sentez le « mais » arriver? Il arrive…
MAIS déjà pendant le trajet aller ma gorge est en feu. « Rien du tout, me dis-je en vaillante petite soldate, cet odieux incendie n’aura pas l’outrecuidance de gâcher mon séjour! C’est qui le patron?! »
Visiblement, c’est lui…Le lendemain et les deux jours suivants, me voilà grelottante de fièvre, les quatre fers en l’air dans une position de désespoir (Difficile de visualiser mais il faut me faire confiance, cette position suinte la déréliction). Je parviens alors, en convoquant mes dernières forces à murmurer: « Il me faut…..argl….un…para….cétamol… »
Ni une ni deux, mon brave chacal (dont nous tairons le nom car il a déjà honte d’être nommé « mon brave chacal ») court à l’accueil de l’hôtel demander le produit miracle, mais horreur! Il n’en reste que deux. Sous la pression (n’oublions pas que je me meurs sous leurs yeux), ils cèdent et me donnent du bout des doigts un des deux comprimés restant. Je ne verrai jamais la couleur du deuxième car sous couvert d’un mensonge éhonté (une quelconque chaude-pisse d’un cuistot qu’il faudrait soulager dans un avenir proche), la boîte du produit salvateur restera bouclée à double tour jusqu’à la fin du séjour. Les affreux!
Et le Japon dans tout ça?
Je vous le donne en mille : je me demande simplement comment cela se serait passer au Japon.
Éléments de réponse:
1. L’île est plus conséquente et des médecins y sont basés. Si les 128 millions d’habitants ne disposaient pas d’un seul médecin, leur espérance de vie serait moins importante…quoique!
2. J’aurais été tellement satisfaite du service que je me serais mariée avec le premier nippon venu pour obtenir la nationalité. Pour expliquer mon enthousiasme, un petit cours de civilisation sur l’Empire du Soleil Levant s’impose. Il tient en trois points. Premièrement, au Japon les médecins n’exercent pas dans des immeubles qui grincent saturés d’humidité mais dans de petites cliniques tout confort où vous êtes pris en charge par de charmantes infirmières et non une grosse dame permanentée qui vous éructe : « Là où c’est écrit ‘salle d’attente’ ma petite dame ». Deuxièmement, LUXE SUPRÊME : le médecin japonais reçoit en général À L’HEURE et on repart avec nos médicaments emballés par son assistante. Troisièmement, le japonais vous fait passer un petit peignoir pour nous examiner et ne vous touche pas directement quand le français vous fait ôter jusqu’à votre soutien-gorge et vous palpe un peu alors que vous venez pour une angine, pas une visite gynécologique.
3. Tous les nippons se seraient exclamés : « Nââânde!? » (NDLR : Équivalent de « Whaaaaaaat!? ») si on m’avait, comme à Chausey, laissée me moucher bruyamment dans du papier toilette et tousser comme un vieux chien au bord de l’euthanasie. Saisie par la honte d’être une sauvage malpropre et aidée par des médicaments bienfaisants, j’aurais pu poursuivre mon séjour la tête haute…
Conclusion : Si vous souhaitez visiter une île et prévoyez d’être malade, réservez au Japon.
Si vous avez d’autres idées de destinations, n’hésitez pas, partagez!